Qu'est-ce qu'une attaque de panique, comment se déclenche-t-elle et comment la TCC peut traiter ce trouble avec efficacité ?
Qu'est-ce qu'une attaque de panique et quel lien avec l'agoraphobie ?
Une attaque de panique est une montée brusque de crainte intense ou de malaise intense qui atteint son apogée en quelques minutes. Au cours de cette crise, de nombreux symptômes apparaissent tels que des palpitations, des nausées, des bouffées de chaleur ou des frissons, des sensations d’engourdissement, une impression d’étouffer, des sensations d’étranglement, d’instabilité, de déréalisation… c’est un trouble très fréquent que l’on retrouve dans 1 à 2% de la population.
L’agoraphobie, quant à elle, est définie comme une anxiété liée au fait de se retrouver dans des endroits ou situations d’où il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper ou dans lesquelles on pourrait ne pas trouver de secours en cas d’attaque de panique. Ainsi, les agoraphobes ont tendance à avoir peur de se trouver seul en dehors de leur domicile, d’être dans une foule, traverser un pont, prendre la voiture sur l’autoroute…
On devient généralement agoraphobe suite à une attaque de panique. En effet, on aura tendance à éviter le lieu où s’est déclenchée la première attaque de panique. Comme les attaques de panique se développent ensuite dans d’autres situations, éviter le lieu ne suffit plus, on développe alors une nouvelle stratégie : rechercher de l’aide pour éviter de faire une attaque de panique ou pour être secouru au cas où (être accompagné, ne pas s’éloigner d’un cabinet médical...).
Comment se déclenche une attaque de panique ?
La spirale de la panique de Clark nous éclaire sur le mécanisme de déclenchement de l’attaque de panique. En effet, tout commence par un stimulus externe (ex : être dans un magasin) ou interne (ex : sensation dans le corps) qui va être perçu par l’organisme comme une menace. Par conséquent, celui-ci va développer de l’appréhension et donc des symptômes anxieux (accélération du rythme cardiaque, respiration plus rapide etc.). Le cerveau va alors interpréter de façon erronée ces symptômes en les imaginant catastrophiques (je fais une crise cardiaque, j’étouffe…). Cette mauvaise interprétation conduit à augmenter l’appréhension et donc les symptômes par la même occasion. Et cela nous conduit à l’attaque de panique avec cette impression de mourir ou de devenir fou par exemple.
L’attaque de panique survenue confirme la menace perçue précédemment et cela prédispose à une nouvelle attaque de panique par la suite. La personne développe en effet une hyper vigilance à ses sensations physiques, et, au moindre symptôme, va développer l’attaque de panique.
Comment traiter ce trouble par la thérapie comportementale et cognitive (TCC) ?
La prise en charge TCC consiste à casser ce cercle vicieux :
- Le psychologue spécialisé en TCC propose dans un premier temps un travail sur les émotions pour apprendre au patient à avoir un sentiment de maitrise face à la situation qu’il redoute. On réalise donc des exercices de contrôle respiratoire afin qu’il puisse contrôler son attaque de panique en décélérant son rythme respiratoire. Les symptômes anxieux vont ainsi diminuer et l’attaque de panique aura donc moins de chance d’apparaitre.
- Un travail sur les cognitions est ensuite engagé : en effet, l’état de panique résultant d’une mauvaise interprétation des sensations corporelles, on va chercher à repérer les biais cognitifs, les monologues catastrophiques que la personne se raconte puis on ira modifier ses interprétations par des pensées alternatives plus réalistes.
- Enfin, la personne va apprendre à faire face à la menace en procédant à une exposition comportementale : le patient va se confronter à une situation redoutée et expérimenter le phénomène d’habituation qui consiste à voir décroitre son anxiété à force d’y être exposé. Il va ainsi se rendre compte que les conséquences redoutées (évanouissement, mort…) qu’il anticipait n’arrivent pas. L’exposition se fera graduellement, d’abord en imagination au sein du cabinet, puis dans la vie réelle en commençant par les situations les plus faciles pour progressivement se confronter aux plus compliquées.
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